Travaux avec les scolaires

2003 – Mission générale d’insertion du lycée Jean Jaurès, Montreuil :
Que faisons-nous là à réfléchir autour de L’Affiche rouge
au lycée Jean Jaurès en 2003 ?

Réalisations :
atelier de sérigraphie avec les élèves (conceptions d’affiches), exposition, catalogue relatant les travaux.

Au début de l’année 2003, Pascal Norbelly et Zora Brahimi, responsables de la Mission Générale d’Insertion au lycée Jean Jaurès nous proposent d’intervenir et d’animer un atelier au sein d’une classe CIPPA (cycle d’insertion professionnelle par alternance). Les interventions se feront deux fois par semaine, le lundi et le vendredi, pendant une durée de trois heures. C’est le temps pendant lequel il nous faudra inventer la possibilité d’un travail collectif et le sens de notre rencontre avec les élèves. Et d’abord de transformer la « classe » en « groupe » de travail autour d’un sujet capable d’offrir à chacun, le temps de l’expérience menée, l’opportunité de s’en emparer et d’organiser son propre trajet de réflexion. Avec au départ, cette seule certitude nous fabriquerons des affiches.

Nous décidons d’apporter comme thème de travail, l’histoire des vingt-trois résistants du réseau MOI-FTP (main-d’œuvre Immigrée Francs Tireurs et Partisans) fusillés le 21 février 1944 sur le mont Valérien. Cette histoire est le sujet d’un scénario écrit par Armand Gatti et Pierre Joffroy en 1969, l’Affiche rouge. Ce groupe, dit groupe Manouchian-Boczov, comprenait une grande majorité d’étrangers, mais aussi quelques Français (dont Cloarec, un Breton, et le très jeune Roger Rouxel, issu de la banlieue parisienne). Dans une France occupée par les troupes allemandes et administrée par Vichy, ces résistants activistes seront présentés comme des terroristes étrangers semant le trouble sur la terre française. Ils étaient tous de très jeunes gens, venant pour une grande partie d’entre eux des pays de l’Est, de Pologne, de Bulgarie, d’Hongrie, comprenant nombre de rescapés des brigades internationales qui avaient participé à la guerre d’Espagne, des Italiens qui fuyaient le fascisme… En 1942, enfermés dans un Paris transformé en cul-de-sac, ils ont inventé une façon particulière d’être immigré en participant au combat contre les armées nazies.
Pourquoi ce thème ? Chaque année, les classes de la Mission générale d’insertion accueillent de nombreux immigrés et étrangers qui viennent d’arriver en France. Ils sont là, cherchent à apprendre le français, à se forger des repères dans une société qu’ils découvrent. Nous nous sommes dit que chaque génération d’immigrés devait inventer sa façon d’être en France, de ressaisir le réel du pays d’accueil » pour entrer de façon affirmative dans cet espace particulier qu’est l’espace national. C’est sur cette question de l’invention que nous voulions réfléchir ensemble.

Nous sommes donc partis du scénario. Nous avons commencé par en lire des passages, essayé d’éclaircir un contexte historique très largement inconnu des élèves. Nous avons raconté une histoire : une histoire se déroulant il y a maintenant plus d’un demi-siècle, une histoire d’immigrés ayant inventé la nécessité de leur présence sur le territoire français.

La deuxième partie du travail a consisté en un temps d’écoute. Les jeunes qui arrivent à la Mission sont dans un espace limite de l’institution. Un lieu où, qu’ils soient rescapés du système scolaire français, ou qu’ils soient étrangers, un moment s’offre à eux pour ressaisir leur destin, s’orienter dans une direction ou dans une autre. Un lieu où il y a énormément d’attente et d’inquiétude. De désir aussi, désir de s’approprier des choses qui puissent leur servir directement. Une minorité d’entre eux vivent chez leurs parents, les autres vivent en foyer. Le temps de leur présence est un temps à part, qui n’est pas celui de la ville et de ses grands rythmes, ni celui de la vie générale du lycée. Ils sont dans un « à côté », la Mission étant un lieu de reprise de repères.
Leur classe se trouve pourtant là, au milieu des enfants du collège, à l’intérieur de l’énorme espace de la cité scolaire Jean Jaurès. Mais à part. D’où leur surprise de nous voir arriver là, chacun se demandant bien ce que nous faisions à venir leur parler de ces résistants, de 1940… Qu’est-ce que cela pouvait bien vouloir dire par rapport au sens de leur présence à la Mission ? Que pouvait signifier notre présence par rapport à leur quête de repères? En quoi les repères pourraient-ils consister dans le fait de prendre pied dans cette histoire que nous leur proposions d’explorer avec nous?
Questionnement qui se redoublait dans le nôtre : comment ressaisir avec eux l’histoire extraordinaire de ces résistants de tous les pays ? Comment interroger cette histoire à partir de l’endroit où nous étions provisoirement avec eux ? En partant du scénario de l’Affiche rouge, nous avions posé la trame d’une fiction dans laquelle il fallait à présent pouvoir faire entrer leur réalité. Autrement dit, partir de l’extraordinaire de leur présence à eux, aujourd’hui, dans cette classe.

D’où l’aménagement d’un temps d’écoute susceptible de faire admettre l’intérêt d’un détour par l’histoire. Non pour des raisons proprement historiques, politiques ou culturelles, mais parce que chacun était le prisonnier d’une histoire singulière dont il avait la plus grande difficulté à ressaisir les enjeux, le contexte qu’elle déployait. Qu’ils viennent d’Algérie, du Congo, du Pakistan, beaucoup d’entre eux avaient connu dans leur vie la guerre civile. À les écouter raconter leur histoire, l’histoire du pays qu’ils avaient fui, la réalité rejoignait la fiction de départ. La guerre à laquelle les jeunes du groupe Manouchian avaient dû répondre dépassait la simple métaphore pour devenir miroir à partir duquel chaque élève du groupe pouvait tenter de déchiffrer son mouvement sur l’échiquier du monde et de l’histoire. L’arrière-plan incandescent du texte de l’Affiche rouge permettait d’entrer dans le sens de nos guerres civiles modernes, au sein d’un nouveau rapport conquis avec l’histoire et le temps. Une situation, un mot issu du scénario leur donnait l’occasion de dire ce qu’ils avaient eux-mêmes vu et vécu, sans qu’on cherche à fixer par avance le sens d’hier, d’aujourd’hui ou de demain… À partir de cette première résonance, nous avons cherché à entrer plus avant dans les histoires de chacun, de façon à pouvoir en restituer l’écho. Permettre aux jeunes garçons kabyles du groupe de comprendre et débrouiller la violence qui divise l’Algérie, aux jeunes filles du groupe de travailler sur une vision propre du monde et non plus seulement attachée à celle des hommes, à un jeune footballeur camerounais de renouer les fils du trafic planétaire dont il avait été le jouet… Leur permettre de répondre en travaillant sur les moyens de ressaisir une histoire à l’intérieur de laquelle chacun d’eux pouvait redevenir une personne active.

Pour organiser l’écho d’une parole à laquelle nous voulions redonner tout son poids d’univers, nous avons cherché la mise en partage de ces histoires singulières et pour cela approché le groupe comme un capital de connaissances. Au sens où la connaissance de l’histoire de la Kabylie, des formes de vies qui s’y déploient, la connaissance d’une langue comme le lingala ou le chinois représentaient un capital directement mis à la disposition de tous pour s’approprier des pensées et des modes de fonctionnements.
Ce principe n’a pas été facilement mis en œuvre dans l’espace d’une « classe » où se distribuait naturellement la place de celui qui parle et de celui qui se tait. Une des plus fortes interactions en matière de partage s’est réalisée avec une jeune fille sachant parfaitement calligraphier le chinois. Pour chaque thème abordé, nous lui avons demandé de l’écrire en chinois afin de réinterroger chaque fois son sens. Dans le cadre du groupe, le chinois est apparu comme un formidable accélérateur de pensée. Lorsque nous lui avons demandé de titrer ce qu’était sa participation au travail, elle a immédiatement calligraphié le mot « approfondir », se décomposant en « chercher »
et « or ». Le détour par le chinois est ce qui nous a permis pendant quatre mois d’approfondir le rapport à chacun des thèmes explorés, de « chercher l’or» contenu dans les histoires et les trajets de chacun.

L’autre moyen de cette mise en partage a été recherché par les tracts. Il y avait en effet quelque chose d’extrêmement frustrant à poser toutes ces questions à l’intérieur de la classe sans qu’elles puissent déborder sur l’ensemble de la communauté lycéenne. Un lycée est une sorte de lieu magnifique avec des bâtiments, des arbres,
des élèves et des professeurs, des gens socialement actifs (dont certains, durant ces quatre mois, ont manifesté pour la paix en Irak, pour les conditions de travail en milieu scolaire…). Et c’était une tentation naturelle que d’essayer de partager ce questionnement mis en place par de jeunes gens tout juste débarqués en France et avides
de savoir où ils étaient. Comment s’orienter dans un tel endroit d’une autre manière qu’en allant directement de la grille d’entrée à la salle de la Mission, en bas du collège ? Nous avons par conséquent cherché l’élargissement des discussions que nous avions à l’intérieur de la classe en rédigeant et distribuant un tract une ou deux fois par semaine à la porte du lycée. Cette pratique a beaucoup interrogé tous ceux qui participaient à l’atelier, a entraîné un «bougé» dans notre relation, figée les premières semaines sur le seuil de cette lancinante question : « Mais à quoi pouvez-vous (nous) servir ? ». L’élaboration du tract se faisait de la manière suivante : nous (intervenants)
le rédigions à partir de ce qui s’était passé pendant la séance précédente, pour ensuite le lire et le corriger tous ensemble avant sa distribution. Mais sous l’impact et le choc de sa diffusion dans le lycée, le tract n’était en fait véritablement lu par la plupart des élèves qu’après-coup. Alors, ils le lisaient sans doute comme jamais ils n’avaient lu de texte dans leur vie, mot à mot, vérifiant ce qui leur avait été attribué, dans quel contexte, etc. Pour eux et pour nous, c’était prendre conscience qu’un récit était en train de s’écrire, dans lequel ils avaient une place et qui allait s’afficher sur les murs. Un récit à la croisée de trois histoires et de leurs déchiffrements mutuels celle d’une rencontre et du travail en train de se faire, celle des trajets singuliers portés par chaque élève, celle des résistants du réseau MOI-FTP.

Au fil des quatre mois, quelques décors sous-jacents aux questions abordées à l’intérieur du groupe ont pu commencer à être posés. Un décor « chinois » fait d’idéogrammes portant la question d’un rapport vivant aux langues que nous traversons et parlons, signifiant l’importance du « dire » et du « nommer ». Un décor « kabyle » prenant en charge le problème de la guerre civile. Un décor « femme » questionnant le statut et la condition des femmes aujourd’hui. Un décor « africain » venant poser à travers l’exemple du marché économique du football la question des nouvelles formes d’esclavage moderne. Autant de questions pour lesquelles nous sommes parvenus à restituer une forme d’écho aux paroles des élèves, et à laquelle correspondent les entretiens réunis dans la
dernière partie de ce livre. D’autres questions sont restées en jachère, énoncées pourtant, mais peut-être plus difficiles que les autres à poser publiquement. Plus difficiles à faire vivre dans un lieu qui restait malgré tout marqué du sceau de l’institution scolaire. Notre conviction est pourtant que l’école n’est pas et ne peut pas être un vase clos où les différentes violences qu’affrontent les élèves n’auraient pas le droit d’être questionné. Le déliement progressif des langues, avec ses effets visibles au fil du travail que nous menions avec les élèves, nous en ont convaincu. Il n’y a pas de lieu où ne peuvent se construire de tels « dispositifs de conscience ». Et il n’est peut-être pas d’autre lieu où il est plus urgent de le faire qu’à l’école.

Pierre-Vincent Cresceri et Stéphane Gatti.
Introduction au catalogue.

Ce travail a été réalisé par Stéphane Gatti assistés de Reyzane Benchiha et Pierre-Vincent Cresceri. Remerciements à l’équipe de la mission générale d’insertion et aux élèves qui ont participé à ce travail. Archives et documentation : Reyzane Benchiha. Rédaction : Pierre-Vincent Cresceri. Sérigraphie : Benjamin Gatti et Harry Winsterstein. Scénario de l’Affiche rouge (édité intégralement) : Armand Gatti et Pierre Joffroy. Structure d’exposition : Guy Naizot. Coordinatrice : Joëlle Morel. Conception du catalogue : Cécile Geiger. Producteur délégué : Jean-Jacques Hocquard. Stagiaires : Maud Vergnol, Samiha Hemmi, Léa Langeot. Remerciements : Tiffany Anton et Jacqueline Badel.
Ce travail a été produit par La Parole errante et la Mission général d’insertion du lycée Jean Jaurès de Montreuil. Avec le soutien du Ministère de l’éducation nationale, du Ministère de la Culture (DRAC Île-de-France), de la préfecture de la Seine-Saint-Denis, du Conseil régional de l’Île-de-France, du Conseil général de la Seine-Saint-Denis et du musée d’Histoire vivante de Montreuil.

2004 – Mission générale d’insertion du lycée Jean Jaurès, Montreuil :
Paroles, sons et images arrachés à la pesanteur du mot « insertion » sous le regard d’Auguste Blanqui, Gérard de Nerval et Évariste Galois

Réalisation :
atelier de sérigraphie avec les élèves (conceptions d’affiches), ateliers d’écriture, ateliers chants catalogue relatant les travaux.

Un contexte

À la mission générale d’insertion de l’établissement scolaire Jean Jaurès, 42 adolescents se retrouvent, 42 lignes de vie se croisent. Notre pari : en faire la possibilité d’un récit, d’une narration. Pour cela, partir de trois noms (Blanqui, Nerval,Galois), d’une histoire et des questions qu’elle peut aider à formuler aujourd’hui. Comme par exemple, se demander avec les élèves de la Mission générale d’insertion c’est quoi la « marge » ?, c’est quoi le « centre » d’une société ? Faire travailler des mots et des textes, une force étrangère à l’école, moins pour fuir son contexte que pour en complexifier la compréhension. Fragiliser son cadre sensible en multipliant les regards et les points de vue. Le rendre à la vie, aux vies qu’il abrite. Un détour, donc, un décalage. Sortir du réalisme de la salle de classe où nous sommes amenés à nous retrouver pendant plusieurs mois ; l’approcher comme on approche la page blanche. Créer un désordre, une turbulence en proposant la rencontre avec d’autres mots, d’autres langages une grammaire peut-être plus vivante que celle des cours. Le travail, c’est d’abord le déploiement de cette rencontre entre une histoire, un groupe et un contexte ; ensuite, le relevé progressif par voie d’affiches, de textes de ce qu’une telle rencontre permet de voir, d’entendre et de dire.

Suivre un mot : « insertion »?

C’est la troisième année consécutive que la Parole errante intervient dans le cadre de la Mission générale d’insertion de l’établissement Jean-Jaurès, à Montreuil. Pour nous, c’est une façon de poursuivre un travail dans la ville, d’y tendre un miroir.D’où l’intérêt d’intervenir aussi à l’école. Un lieu comme les autres. En même temps, un lieu qui comporte sa part d’ombre, deszones de marginalité. La Mission générale d’insertion en est une parce qu’elle accueille des élèves temporairement sortis du cursus scolaire « normal » et d’autres nouvellement arrivés en France qui y cherchent une place. Marginalité redoublée dans l’institution puisque cet espace d’accueil à l’intérieur du lycée reste difficilement visible, peu connu. Quel peut être dans cecontexte le sens du mot « insertion » ?

La question n’était pas nouvelle, mais s’est imposée à nous avec son langage et ses présupposés. Alors que nous voulions travailler là comme ailleurs, avec ces « élèves » comme avec n’importe qui d’autre, la pesanteur du lieu nous a rattrapé. Il fallait y plonger; c’était cela ou arrêter. Nous avons donc décidé d’aborder directement la question, de mesurer l’écart entre unmot, « insertion », et les différentes réalités qui se le disputent. Le programme s’en est trouvé inversé ; nous partions cette fois d’un langage donné (celui de l’institution) avec le risque d’une écoute stérile, qui ne bouge rien. Cette crainte était fausse, car le langage de l’institution n’est pas aussi assuré de lui-même qu’il fermerait d’emblée toutes les portes du sens ; il ne sait pas toujours ce qu’il nomme. Nous y avons vu une chance pour continuer le travail. Nous nous sommes dit : suivre le mot« insertion », longer ses différentes significations possibles, enquêter ensemble. D’où l’idée de croiser les points devue, de mettre en scène les différentes voix qui participent à la définition de ce mot ou qui en subissent les effets.Et, à partir de l’horizon étroit de la classe, faire se rejoindre ce qui est souvent séparé pour reconstituer; sous l’abstraction du mot,un dialogue.

Voix des élèves qui disent comment ils sont arrivés là, ce qu’ils veulent ou attendent. Voix du personnel de la Mission généraled’insertion qui interroge sa place dans le lycée. Et puis à côté de ces voix prononcées depuis l’école, des voix extérieures, prononcées depuis le monde du travail, par ceux qui ont accueilli cette année des élèves de la Mission en stage professionnel.
Enfin, il y a le résultat des travaux menés avec les élèves. Un journal qui cherche à raconter ce qui s’est passé pendant le travail,ce qu’on peut voir à partir de cette classe où nous nous sommes réunis pendant plusieurs mois. Les ateliers d’écritures qui abritent ce qui échappe au contexte de la Mission et de l’école, tout en continuant de s’y inscrire. Et puis les ateliers « affiches » et« chant » qui, menés à l’extérieur du lycée, réussissent peut-être le mieux à saisir la présence véritable des élèves. À montrer ce qu’il y a sous les mots et le fonctionnement d’une institution, les vies qui cherchent à s’y inventer. A échapper à la pesanteur.

On l’a dit, le moyen, c’était le travail sur la vie et les mots de Blanqui, Nerval et Galois. Ce travail n’a pas été abandonné, mais effectué parallèlement au travail d’enquête sur le mot « insertion ». On l’a dit aussi, ce travail a été plus difficile que prévu, l’ordredes priorités s’étant comme inversé. Comme si le contexte avait résisté avec tout le poids de son langage. Qui disait qu’il y avait pour les élèves des choses plus urgentes que d’apprendre à se déchirer à partir des histoires et des textes que nous avionsapportés avec nous. Nous pensions néanmoins que sans cet écart, l’interrogation risquait de tourner à vide, à une expertise ou àune sociologie qui n’étaient pas de notre ressort. Nous avons donc accepté ce déséquilibre et couru malgré tout derrière les trois noms avec lesquels nous avions engagé l’aventure de cette année. Espérant que des effets de lecture et d’écho se manifesteraient dans l’hétérogénéité du travail accompli…

D’où le plan adopté pour ce catalogue reprenant les éléments de l’exposition présentée à l’intérieur du lycée Jean-Jaurès. La première partie se compose uniquement des résultats des ateliers d’écriture menés avec les élèves. La seconde partie présente les différents chemins suivis pour questionner ce qui émergeait semaine après semaine. Les mots face à un contexte, la parole et le réel. Et puis, au creux de cet affrontement (peut-on parler de travail d’écriture pour cette aventure plus large que le geste d’apposer des mots sur le papier ?), peut-être l’histoire traversée par les élèves de la Mission générale durant l’année 2003-2004.

Introduction au catalogue.

Ce travail a été réalisé par Stéphane Gatti . Remerciements à l’équipe de la mission générale d’insertion et aux élèves qui ont participé à ce travail. Archives et documentation : Reyzane Benchiha. Journal et entretiens : Pierre-Vincent Cresceri. Sérigraphie : Benjamin Gatti. Ateliers d’écriture : Sandrine Charlemagne, Patrick Garcia, Dahmane Boukelif . Atelier chants : Sarah Franco-Ferrer. Conception du catalogue : Cécile Geiger. Producteur délégué : Jean-Jacques Hocquard. Stagiaire : Daphné Piquet. Remerciements : Jacqueline Badel.
Ce travail a été produit par La Parole errante et la Mission général d’insertion du lycée Jean Jaurès de Montreuil. Avec le soutien du Ministère de la Culture (DRAC Île-de-France), de la préfecture de la Seine-Saint-Denis, du Conseil régional de l’Île-de-France, du Conseil général de la Seine-Saint-Denis et de la direction du travail et de l’emploi et de la formation professionnelle (Fonds social européen).
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2005 – Mission générale d’insertion du collège Colonel Fabien, Montreuil
Nous n’irons pas à l’exposition coloniale

Réalisation :
atelier de sérigraphie avec les élèves (conceptions d’affiches), ateliers d’écriture, ateliers chants, un documentaire vidéo, Jusqu’à nouvel ordre, exposition, catalogue relatant les travaux.

«Ce que nous avons appris du surréalisme c’est que plus on est différent des autres, mieux on est armé pour fraterniser avec eux. La révolte profonde du surréalisme contre l’expositioncoloniale est l’un des aspects les plus méconnus. Sur le plan de la découverte du monde, cen’est pas un hasard si l’amour des cultures étrangères dominées est de la même trempe quel’amour de la folie, et que les résistances soient de la même trempe dans les deux cas.Comment suis-je devenu surréaliste ?. Quand j’étais tout petit, il y avait des petits journauxillustrés, avec des images horribles de nègre présenté comme des personnages épouvantableset ça m’a beaucoup frappé. J’ai gardé l’amour de ces gens présentés comme des sauvages et dessanguinaires. L’idée du bourrage de crâne ne marche pas avec moi. Alors on découvre que lamouvance surréaliste se trouve naturellement dans cette position de résistance à la logique de haine, à cette oppression de l’homme par l’homme.»

Lucien Bonnafé.

En 2003, nous étions partis des membres du groupe de « l’affiche rouge » qui avaient «inventé », en 1942, une manière d’être immigrés en France en devenant résistants.

En 2004, nous avions suivi Evariste Galois, Auguste Blanqui et Gérard de Nerval à la prison Sainte-Pélagie pour nous rendre compte que pouvait se croiser dans la marge, le meilleur.Dès lors, nous avions cherché quel sens donner au mot insertion.

En 2005, nous avons décidé de nous faire compagnons des surréalistes et de leur thèse reprise par Lucien Bonnafé – l’amour de la culture des autres est le meilleur rempart contre les pensées totalitaires – en plaçant le geste de l’accueil au centre de notre travail.

En 1931, les surréalistes demandent le boycott de l’exposition coloniale à Paris. Ils sont les poètes et les peintres en révolte contre le système colonial et avec eux, les fondateurs de la pensée de la négritude : Aimée Césaire ou Léopold Sédar Senghor. En février 2005, l’Assemblée nationale vote un texte d’orientation où il est dit : «Les programmes scolaires reconnaissent en particulier le rôle positif de la présence française en outre-mer et accorde à l’histoire et aux sacrifices des combattants de l’armée française issue de ce territoire la place éminente à laquelle ils ont droit ».
Entre ces deux dates, une classe de la Mission Générale d’Insertion composée de jeunes étrangers en attente d’un statut clair: Elisabeth, Fabienne, Mody, Mohamed, Mansour, Sidy, Esdras, Dado, Djegui, Sylvie,Gael, Natacha, Souleymane, Alou, Leyong, Ayhan, Amina, Manman…

Avec eux, nous avons exploré les différents sens du mot accueil :
– en essayant de reconstituer les étagères de la bibliothèque d’André Breton… Chaque élève arrive avec la culture de son pays. À peine arrivé, ce viatique se trouve malmené. Ils doivent souvent repenser leur désir de formation en fonction d’une échelle qui leur est inconnue. Sur les étagères d’André Breton, la seule échelle indispensable est ce qui noue une carte-paysage avec la parole d’un poète. Le paysage sera une affiche accompagnée d’un texte-chemin qui y mène.
– en leur demandant d’écrire leur trajet… Chacun cherche sa place dans les mots. Dans la classe de la mission générale d’insertion, plusieurs langues s’ajustent. Elle est un point de rencontre de cultures le plus sou-vent orales – peul, lingala, bambara, swahili, tamazight… – avec le français.
– en invitant à venir témoigner au collège, tous ceux qui sont en prise aujourd’hui avec la question de l’accueil… Leur venue a dessiné une géographie de leur présence à Paris. Pour « foyer », le directeur d’un centre d’hébergement d’urgence Emmaüs ; pour « square », un de ceux qui sont allés à la rencontre de jeunes Afghans qui n’avaient trouvé d’autre abri qu’un square près de la gare de l’Est ; pour « école », un membre du Réseau Education Sans Frontières pour évoquer les récentes mobilisations qui ont eu lieu dans de nombreux établissements scolaires ; pour « occupation », des membres du 9ème collectif de sans-papiers. Pour «foyer » encore, le résident d’un foyer de travailleurs migrants où il a entièrement reconstruit sa vie.
– en leur proposant de filmer à l’extérieur de l’école ce qui fait le quotidien de l’accueil qu’ils reçoivent.
– en leur proposant d’enregistrer et de filmer les discussions qu’ils ont entre eux au collège. La part d’un dialogue décomplexé et débarrassé du vouloir bien dire…
Les trajets des élèves racontent que nous sommes entrés dans une autre époque. La fin du cloisonnement des nations. Le besoin et la volonté de se déplacer des individus. La mise en place d’une histoire commune. Ils sont les fragiles porteurs de ce mouvement qui nous dépasse et dont nous avons voulu témoigner cette année.

Introduction au catalogue.

Deux documentaires ont été réalisés lors de ce travail :

Jusqu’à nouvel ordre et Paroles : Les dix-huit jeunes primo-arrivants accueillis par la Mission générale d’insertion installée au collège Colonel Fabien de Montreuil : mineurs, scolarisés et pris en charge par l’État, ils sont néanmoins menacés d’expulsion à leurs 18 ans.

Jusqu’à nouvel ordre : La classe de la « Mission générale d’insertion » du collège Fabien à Montreuil regroupe des jeunes « primo arrivants » récemment arrivés du Sénégal, du Congo, du Mali, de Mauritanie, des Comores ou de Chine. Arrivés comme mineurs sur le territoire, ils sont scolarisés et pris en charge par l’état mais menacés d’expulsion dès leur dix-huitième anniversaire. Huit d’entre eux ont accepté de faire ce film qui s’est construit selon leurs désirs de mise en scène. L’hôtel, le foyer, la famille ou la solitude, les adolescents évoquent le contexte de leur exil, leurs attentes et l’inquiétude d’être sans-papiers.

Réalisation Emilie Desjardins et Valérie Fouques. Production La Parole errante. Vidéo coul. 50 min.

Paroles : Réunis dans la classe du collège, ils débattent entre eux de leur parcours, souvent dangereux, jusqu’en France et de la difficulté d’être accueilli. Mais aussi des différences qu’ils observent entre l’importance de l’accueil et des rites et symboles qui l’accompagnent dans leur famille selon leur culture. Confrontés à la culture occidentale et tout ce qu’elle charrie de solitude, de manque de lien et de communication sincères entre les Hommes, chacun témoigne de l’importance de savoir accueillir « l’autre ».

Réalisation Sarah Franco-Ferrer. Production La Parole errante. Vidéo coul. 41 min.

 

Ce travail a été réalisé par Stéphane Gatti . Remerciements à l’équipe de la mission générale d’insertion et aux élèves qui ont participé à ce travail. Ateliers d’écriture : Reyzane Benchiha, Pierre-Vincent Cresceri, Patrick Garcia. Sérigraphie : Benjamin Gatti. Atelier chants : Sarah Franco-Ferrer. Vidéo : Emilie Desjardins. Conception du catalogue : Cécile Geiger. Producteur délégué : Jean-Jacques Hocquard.

Ce travail a été produit par La Parole errante et la Mission général d’insertion du collège Colonel Fabien de Montreuil. Avec le soutien du Ministère de la Culture (DRAC Île-de-France), de la préfecture de la Seine-Saint-Denis, du Conseil régional de l’Île-de-France, du Conseil général de la Seine-Saint-Denis.

2005 – Sexisme au collège :
Théâtre forum avec des élèves de collège de Seine Saint-Denis.
Documentaire : Filles et garçons au collège

 

Réalisation d’un documentaire

 

Le Conseil général de la Seine-Saint-Denis, au travers de l’Observatoire des violences envers les femmes, a souhaité venir en aide aux adultes, parents, enseignants, animateurs, travailleurs sociaux et médico-sociaux désireux de prévenir les comportements sexistes dans les relations filles-garçons, au plus tôt, et cela dès le collège.
Le documentaire de Stéphane Gatti montre alternativement des saynètes du théâtre forum « X=Y ? » (proposé par le Mouvement français pour le planning familial 93) et des témoignages de jeunes collégiens. Il est ponctué d’interviews d’adultes qui mettent en relation les propos des jeunes avec la prévention contre les violences faites aux femmes.

 

Réalisation : Stéphane Gatti.

Production : La Parole errante et le Conseil général de Seine Saint-Denis.

Remerciements au mouvement français pour le planning familial, Théâtre de l’Opprimé, Muriel Neesens, Thissa Bensalah, Perrine Delixia, Jean-François Martle, Bastien Viltart et Anthony Casabella.

 

 

 

2005 à 2008 – Un chantier-école à La Parole errante

Réalisation : un chantier-école et un DVD.

Produit par La Parole errante et le CRDP de Créteil (2007).
 

En 2003, La Parole errante décide d’aménager ses locaux. Un grand hangar non utilisé devra être réhabilité ainsi que la création du Château rouge accès au hangar mais aussi un lieu de résidence, un futur espace théâtral.
La Parole errante contacte des entreprises mais aussi des lycées professionnels (Pavillons-sous-bois, Bagnolet, La Courneuve) ainsi que l’école d’architecture de Paris La Villette afin d’envisager des interventions dans les lycées, de préparer de leur venue sur le chantier : le chantier-école est lancé.

En 2005 : Intervention des entreprises sur l’aménagement du hangar et des élèves sur les autres locaux.

En 2007 : La Parole errante réalise d’un DVD relatant un des chantier réalisé dans ses locaux.
Ce DVD présente les coulisses d’une aventure humaine, technique et culturelle exceptionnelle, conduite au fil des trois dernières années par l’association d’Armand Gatti, La Parole errante, à Montreuil-sous-Bois. Des étudiants d’une école d’architecture parisienne et des élèves de lycées professionnels de l’académie de Créteil issus des filières du bâtiment, ont construit le Château rouge, lieu de résidence et péristyle du futur espace théâtral d’Armand Gatti : réunions de chantier, travail sur plans, découverte mutuelle du parcours et des apports de chacun à cette tâche collective.
Le film principal rend compte de la première étape du travail, avec les maçons. D’autres ont suivi depuis, puisque ce lieu ouvrira ses portes en 2008.
Des entretiens filmés permettent de mieux connaître les acteurs eux-mêmes mais aussi les responsables de l’association et de l’Éducation nationale dans cette académie, qui ont permis que cette aventure advienne et perdure.
Un livret complète le film en dégageant quelques-uns des enjeux éducatifs, professionnels, sociaux et culturels visés par les responsables de ce projet ambitieux.
Les films du DVD ainsi que le livret qui l’accompagne ont été réalisés par La Parole errante.
Le DVD lui-même est co-produit et diffusé par La Parole errante et le CRDP de l’académie de Créteil.

 

2006 – Mission général d’insertion du collège Colonel Fabien, Montreuil :
Le Procès de Franz Kafka transposé
à la Mission générale d’insertion du collège Fabien

Réalisation :
atelier de sérigraphie avec les élèves (conceptions d’affiches), ateliers d’écriture, un documentaire vidéo ,
Cas par K, catalogue relatant les travaux
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Catalogue édité par La Parole errante (2006) – EPUISÉ

« La patrie de l’immigré, c’est sa feuille de paie » disait le poète.

Aujourd’hui, c’est la clandestinité.

Chaque année, Zohra ne sait pas si la Mission Générale d’insertion continuera d’accueillir desprimo – arrivants à les recevoir et à les orienter vers les différentes formations qu’ils espèrent.

On utilise l’expression primo – arrivant pour désigner les jeunes qui viennent d’arriver en France et qui souhaitent, dans le cas précis, suivre une formation professionnelle.

Donc, encore une fois, le collège Fabien de Montreuil accueille cette classe de grands élèves,un peu insouciants… Turque, Kurde, Chinois, Algérien, Marocain, Tunisien, Capverdien,Moldave, Malien qui sont venus retrouver qui un père qui une mère ou une soeur… Une famille ! Qu’ils essayent de reconstituer au quotidien à Paris ou dans sa banlieue.

« Inventer une façon d’être immigré; l’insertion professionnelle ; l’accueil » sont les thèmes sur lesquels nous avons travaillé les années précédentes. A chaque fois, nos projets d’ateliers se sont construits autour d’éléments pris dans l’actualité.

Cette année, le hasard a réuni:

– Le Procès de Kafka (proposé à l’examen du bac). Un matin, K. le héros du Procès de Kafka est arrêté. Il est innocent, il essaye de comprendre de quoi on l’accuse. Il se met à penser que le seul moyen de prouver son innocence à la justice serait de poser un recours où il décrirait sa vie dans les moindres détails.

– Et une affiche de 12 mètres de large, vue à Naples et signée Forza Italia, sur laquelle était écrite: IMMIGRATION NON MERCI.

Pour nous, cette affiche illustrait le climat européen qui voit l’immigré comme un délinquant permanent…

A partir de ces deux éléments, nous avons mis en discussion la manière dont le curseur des lois relatives aux étrangers s’était déplacé, d’année en année, fabricant des illégaux. Quelques extraits du Procès, des articles de journaux découpés tous les jours, le débat sur le nouveau projet de loi sur l’immigration, les enfants traqués dans les écoles, la mobilisation des enseignants ont accompagné nos discussions tout au long de l’année…

Cinq élèves ont réalisé des films – requêtes. Ils ont filmé leur quotidien à Paris : on joue aux cartes en écoutant de la musique, on s’amuse à suivre des chiens dans la rue, on suit les préparatifs de la Pâques orthodoxe (la Pashka), on assiste à une cérémonie de chrétiens chinois, une jeune fille questionne son père, un autre filme sa chambre, etc.

Rien dans ces images ne semble devoir donner prise aux conseils d’une circulaire conjointe des Ministères de la Justice et de l’Intérieur adressée aux magistrats du parquet et aux préfets pour arrêter les immigrés partout où ils sont.

Pourtant cette menace est tapie dans les textes que les élèves ont écrits. Elle plane sur certains mots : majorité,récépissé, papiers, etc.
Pour mieux comprendre cette menace nous sommes allés faire des entretiens avec la présidentedu Syndicat de la magistrature ; avec un juge des libertés et de la détention ; avec un juge administratif et avec une avocate en droit des étrangers.
Avec eux, nous avons exploré ce qu’ils appellent la chaîne pénale.
Nous avons pu constater que bien qu’ayant déjà à sa disposition un cortège de mesures extrêmement restrictives concernant les étrangers, la justice est aujourd’hui le théâtre d’un emballement liberticide provoqué par le pouvoir exécutif. Les Juges et les avocats en sont les témoins privilégiés.
Emballement liberticide. La pression à laquelle sont soumises toutes les administrations de faire du chiffre !.De nombreux dérèglements en découlent mettant les immigrés en situation d’illégalité (refus de donner des attestations de démarche, dossiers bâclés…).
Emballement liberticide. La sensation qu’ont les magistrats du siège d’être convoqué pour participerà une chasse à l’homme. Emballement liberticide d’une justice qui, sous le couvert d’une exigence de rendement de la part de sa tutelle, subit la pression directe du politique comme l’atteste la circulaire commune du ministère de la justice et de l’intérieur.
S’entretenir avec des juges, ce n’était pas questionner la loi, mais les institutions en charge de son application: l’indépendance des magistrats du parquet vis-à-vis du pouvoir exécutif, l’effectivité des recours, la circulaire co-signée par le garde des Sceaux et le Ministre de l’Intérieur, les rapports stigmatisant les juges osant mettre en liberté des étrangers sans-papiers, les primes au rendement, le dévoiement des procédures judiciaires pour faciliter les expulsions.

« En droit des étrangers, tout est dérogatoire » dit l’avocate. Marcher dans la rue sans papiers est devenu un délit qui vous conduit immédiatement en garde-à-vue. Les débats politiques laissent entendre que le comportement des immigrés est réglé par l’idée de frauder… La chaîne pénale est le miroir de la suspicion qui règne contre les étrangers.Mercredi 28 juin, nous sommes devant la préfecture de Bobigny. Des files d’enfants et de parents attendent.Un père de famille agite devant nous les papiers qu’on lui a demandés. Une mère demande à sa fille de nous parler français. Il faut des preuves.
Toujours plus de preuves. Les images des élèves de la MGI n’ont aucune valeur juridique.

Introduction au catalogue


DVD édité par La Parole errante (2006).
En 2006, La Parole errante a choisi de travailler avec les 14 élèves de la Mission Générale d’Insertion du collège Colonel Fabien à Montreuil sur Le Procès de Franz Kafka. Aux 14 élèves venus de Turquie, de Chine, d’Algérie, du Maroc, de Tunisie, du Cap-Vert, de Moldavie, du Mali et du Congo a été posée la question à laquelle K est sommé de répondre : « Qu’est ce qu’être coupable quand on est innocent ? ». Avec cinq des élèves s’est monté un atelier vidéo. De cette réflexion est né un film, un écho de Kafka dans la France d’aujourd’hui.
 

Ce travail a été réalisé par Stéphane Gatti . Remerciements à l’équipe de la mission générale d’insertion et aux élèves qui ont participé à ce travail. Ateliers d’écriture et vidéo : Reyzane Benchiha, Joachim Gatti, Emilie Desjardins et Patrick Garcia. Conception du catalogue : Cécile Geiger.
Producteur délégué : Jean-Jacques Hocquard.
Ce travail a été produit par La Parole errante et la Mission général d’insertion du collège Colonel Fabien de Montreuil. Avec le soutien du Ministère de la Culture (DRAC Île-de-France), de la préfecture de la Seine-Saint-Denis, du Conseil régional de l’Île-de-France, du Conseil général de la Seine-Saint-Denis.

2011-2012 : Jeunes pour l’égalité

 

 

Faire émerger la parole lycéenne autour des questions sur l’égalité.

 

Ce travail a été réalisé avec le soutien du Conseil Régional d’Ile de France dans le cadre du projet « jeunes pour l’égalité ».

Cette action est une commande publique, qui s’inscrit dans le plan d’action régional pour l’égalité des filles et des garçons, et contre les violences, à destination des lycéens. 
Cette politique régionale pour la culture de l’égalité et contre les violences s’articule autour de 4 thèmes  :

 

– les représentations sexuées de soi et des métiers (pour une plus grande diversification de l’orientation des filles et des garçons

 

– les violences subies pour une protection des jeunes et la prévention de nouvelles violences

 

– la liberté de disposer de son corps pour les jeunes filles et garçons

 

– l’appropriation du principe de laïcité par les jeunes, en tant que principe porteur de liberté et de défense des droits des femmes.

Affiches, rencontres, entretiens, en ligne sur

www.radio-egalite.org : Chroniques de l’égalité en milieu lycéen.

 

Ce travail a été produit par le Conseil Régional d’Ile de France et produit et réalisé par notre association La Maison de l’arbre.

 

Ce travail a été réalisé par :

L’équipe de radio égalité :  d’Audrey Olivetti, de Stéphane Gatti et de Benoît Artaud.

Le site internet a été conçu par Vincent Atassi.

Les affiches ont été réalisées par les lycéennes avec l’assistance d’Emilie Desjardins et Cécile Geiger.

Le tirage des sérigraphies a été réalisé par Benjamin Gatti.